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Le Grand Cercle économique des Peuples autochtones et du Québec : un grand mouvement vers la réconciliation

6 juin 2022

Catégorie:Dernière mise à jour le 6 juin 2022

Équipe éditoriale C2
Présenté par CDEPNQL

Les 25 et 26 novembre derniers, se tenait au Centre Sheraton à Montréal le Grand Cercle économique des Peuples autochtones et du Québec, un rassemblement extraordinaire d’une centaine de leaders économiques et politiques venus échanger sur les meilleures façons de favoriser le développement économique des Premières Nations et ainsi participer à la réconciliation économique. Fier partenaire de l’événement, C2 était sur place pour assister aux nombreuses conférences et conversations, toutes plus passionnantes les unes que les autres.

En effet, la riche programmation de cet événement a permis d’aborder un grand nombre de questions cruciales sur l’avenir de l’économie autochtone, en plus de permettre des échanges authentiques et passionnés. Conférences, tables rondes, ateliers, activités de réseautage, tout était en place pour susciter rencontres, réflexion et apprentissages.

Voici un aperçu des moments forts de cet événement historique.

Le territoire, priorité numéro un

Tout au long de la conférence, le mot «territoire» est souvent revenu dans les conversations. Pour bon nombre de leaders autochtones, tant politiques qu’économiques, la réconciliation et le développement économique passent par le respect, la préservation et la gestion responsable du territoire. Comme l’a dit la grande cheffe Kahsennenhawe Sky-Deer du Conseil mohawk de Kahnawà:ke: «À l’avenir, les premiers peuples doivent absolument être considérés comme des partenaires qui ont une relation profonde avec leur territoire. Si on doit nous considérer comme partenaires d’affaires, avoir une responsabilité envers l’environnement est essentiel.»

Un allié économique exemplaire

La participation de Peter Simons, PDG de La Maison Simons, fait assurément partie des moments forts de l’événement. M. Simons s’était fait remarquer plus tôt cet automne avec sa décision de fermer tous les magasins Simons du pays le 30 septembre, Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. La Maison Simons comptait ainsi parmi les rares entreprises québécoises sous compétence provinciale à souligner cette journée en fermant leurs portes. Cette décision a été accueillie avec reconnaissance par les Premières Nations, qui y ont vu un geste concret de respect et d’ouverture. Lors d’une conversation avec Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations, M. Simons s’est dit extrêmement touché par la tragédie des pensionnats autochtones et engagé à faire sa part pour la réconciliation et pour le développement économique des Premières Nations. « On a besoin plus que jamais de la force des Premières Nations », a-t-il déclaré. La relation de respect et d’amitié que M. Simons entretient avec les membres des Premières Nations représente un exemple éloquent à suivre pour tous les non-autochtones souhaitant participer à la réconciliation.

L’apport essentiel des femmes autochtones à l’économie

Lors du panel intitulé Les conditions gagnantes d’un partenariat avec une communauté autochtone, la cheffe Monik Kistabish, du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni a relevé les progrès réalisés en matière d’égalité dans sa communauté en annonçant que son Conseil était composé de femmes à 80 %. Elle a également reconnu le besoin crucial d’inclure encore plus de femmes dans des postes décisionnels. « En tant que leaders autochtones, c’est notre responsabilité de faciliter l’accès des femmes aux postes-clés. Les femmes ont une approche différente, une sensibilité différente. Je ne dis pas que c’est mieux, mais c’est une façon différente de travailler », expliquait-elle.

Une école de gestion sur mesure

Plusieurs annonces importantes ont été faites lors du Grand cercle. Parmi celles-ci, l’annonce officielle (nous en avions parlé plus tôt en septembre) de la mise en place d’une École des dirigeants des Premières Nations, créée en partenariat avec HEC Montréal, a été chaleureusement accueillie. L’École, qui vient tout juste d’accueillir sa première cohorte de leaders, propose des formations combinant savoirs anciens et notions modernes de gestion. L’École compte déjà 24 formateurs. La moitié provient de HEC Montréal, tandis que l’autre moitié est issue des Premières Nations. L’EDPN vient ainsi contribuer à combler le manque de formation chez les leaders et les entrepreneurs autochtones, un des facteurs qui ralentit le développement économique et l’autonomie des Premières Nations.

Un symbole fort d’authenticité

Autre annonce digne de mention, celle d’un symbole d’authenticité afin d’identifier les produits et services autochtones. Le symbole, un ours coloré créé par Frank Polson, un artiste algonquin, permettra d’une part de combattre l’appropriation culturelle en identifiant de façon claire les produits, services et entreprises autochtones. D’autre part, le logo se veut un outil de conscientisation pour les consommateurs non autochtones, une façon pour eux de découvrir une plus grande variété d’entreprises des Premières Nations. C’est aussi une invitation à poser des gestes concrets pour la réconciliation en encourageant l’économie autochtone.

Une déclaration d’engagement solennelle

Après deux jours d’idées échangées, le Grand cercle s’est conclu par l’adoption d’une déclaration d’engagement que les leaders économiques et politiques, tant autochtones qu’allochtones ont pu endosser. La déclaration propose 10 engagements à suivre afin de favoriser la pleine participation des Peuples autochtones à la vie économique et sociale au Québec.

Pour Mickel Robertson, directeur général de la Commission de développement économique des Premières Nations et du Labrador, l’événement a été un grand succès. «On a eu deux très belles journées, avec des participants très impliqués. C’est important que les gens qui assistaient à l’événement puissent être des participants actifs et c’est vraiment ce qu’on a ressenti», a-t-il déclaré. Il a également apprécié la présence de nombreux dirigeants d’entreprises qui ont endossé la déclaration d’engagement : «Ça va être important de prendre la balle au vol et travailler avec ces gens-là.»

Cependant, il reste encore beaucoup à faire, selon M. Robertson. «On voulait lancer un mouvement de réconciliation économique, qui allait mener à la pleine participation des Premières Nations à l’économie québécoise, alors pour nous le travail ne fait que commencer.» Si l’on se fie à l’enthousiasme des participants tout au long des deux journées de conférences, on peut affirmer que la réconciliation économique s’annonce prometteuse.

Entrepreneuriat autochtone : les choses se passent

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